Généalogie
Les études de Dr Marguerite Michaud ont porté cette information à l’attention du public. On pourra y repérer des pistes de recherche généalogique plus approfondie et des noms et surnoms aux consonnances anciennes, y compris des exemples de la façon traditionnelle de s’identifier en Acadie, en nommant ses ancêtres.
Premier baptême inscrit dans les registres de la paroisse de Bouctouche
Ce dix-neuf novembre 1800, par nous prêtre missionnaire soussigné, a été baptisée sous condition Marguerite LeBlanc née le dix août 1799 du légitime mariage de Charles LeBlanc, laboureur et de Marie Bro. Le parrain a été Pierre Girouard et la marraine Marie Allain qui ont déclaré ne savoir signer. Signé Ant. Bédard, prêtre missionnaire.
Première sépulture enregistrée dans la paroisse
Le 22 novembre 1800 par nous prêtre missionnaire, soussigné, ont été suppléées les cérémonies funéraires au corps de François Benoit décédé le 5 septembre. Furent présents Jacques Cormier et Louis Allain. Signé Ant. Bédard, prêtre missionnaire.
Premier mariage inscrit chez les descendants des familles pionnières
Le deux novembre mil huit cent un, après la publication de deux bans de mariage faite à des messes paroissiales (la dispense du troisième ayant été accordée) entre Joseph Stanislas Colet fils majeur de Julien Colet et de Rosalie Terrio et Françoise Cormier fille mineure de Jacques Cormier et d’Osite Poitier, sans qu’il se soit trouvé aucun empêchement canonique ou civil venu à notre connaissance, nous, prêtre soussigné les avons joints en légitime mariage et leur avons donné la bénédiction nuptiale selon l’usage et les cérémonies de notre mère la sainte église, en présence de Jacques Cormier, et Joseph Girouard, d’Hubert Cormier et de Benjamin Allain qui ont déclaré ne savoir signer. Signé Ant. Bédard, prêtre missionnaire.
- Enfants de François LeBlanc et Hélène Breau :
- Bénoni
1798 Marie à Pierre à Gervais Girouard
- François
1800 Marie-Blanche à Pierre Allain
- Blanche
1803 Urbain à Pierre Allain
- Jean
1804 Victoire à André à Isidore Bastarache
- Simon
1806 Jeannette à André à Isidore Bastarache
- Thomas
1808 Marie à André à Isidore Bastarache
- Isabelle
1811 Léon à Jean-Baptiste Allain
- Pierre
1814 Geneviève à Placide à Joseph Bastarache
- Sigfroid
1815 Victoire à Thaddée à Isidore Bastarache
- Laurent
1820 Henriette à Isidore Bastarache
- Joachim
1823 Prudence à Marc Maillet
- Enfants de Charles LeBlanc (d’après les notes généalogiques) :
- Laurent
Jean (arrière-grand-père de Dr Marguerite Michaud), Thaddée, Moïse, Louis, Marie.
- Simon
Ambroise. Une religieuse et sept filles non-mariées dont la dernière, Babée, est morte à Ste-Marie à l’âge de 102 ans. Sa mère est Brigitte Bastarache, fille de Joseph. Les filles Euphémie, Justine, Cécile (décédée à 101 ans), Eulalie, Philomène (religieuse), Louise, Céleste, Babée
- Thomas
Maxime, Olivier, Georges, Fabien, Cyrille, Geneviève, Henriette
- Pierre
Gabriel, Clovis, Germain et Clothilde
- Joseph
Lucas, Marcel
- Olivier
Anselme, Joseph, Marcel
- Félix
Francois, Cyrille, Basile, Jean, Victor, Maxime, Mélème
- Les épouses de Elie Allain (Clothilde), Jos Roy, (Pélagie), Olivier Collette, (Ursule), Athanase à Isidore Bastarache, (Polonie)
- Extraits de baptême tirés des Archives de la paroisse de Caraquet 1795
- Olivier
né le vingt juin dernier du légitime mariage de Charles LeBlanc et de Marie Breau; le parrain a été François Arseneau et la marraine Anne Bastarache, lesquels ainsi que les père et mère présents ont déclaré ne savoir signer.
- Pierre
né le quatre du même légitime mariage de Joseph Bastarache et de Marie Girouard. Le parrain a été François LeBlanc et la marraine Rosalie LeBlanc lesquels ont déclaré ainsi que les père et mère présents ne savoir signer.
- Isabelle
née le huit mai mil sept cent quatre-vingt-quatorze du légitime mariage de Charles LeBlanc et de Marie Breau; le parrain a été Raphaël Poirier de Gédaïc et la marraine Hélène Breau lesquels ainsi que les père et mère présents ont déclaré ne savoir signer.
- Fait à Bouctouche le jour et l’an susdits, J. Castanet, missionnaire de la Baye des Chaleurs.
- Les enfants d’Isidore (à Pierre) Bastarache et Rosalie LeBlanc :
- André
marié à Anne (à Joseph) LeBlanc
- Athanase
marié à Apolonie (Charles) LeBlanc
- Thaddée
marié en premières noces à Marguerite Allain, et en secondes à Geneviève Thibodeau
- Michel
marié à Marie (Pierre) Saulnier, le 11 septembre 1820
- Marie
mariée à Paul (Joseph) LeBlanc
- Marguerite
mariée à François (Pierre) Saulnier
- Gertrude
mariée à Michel (J-Bte) Allain
- Apollonie
mariée à Tanis (Julien) Collet
- La famille de Joseph (à Pierre) Bastarache et d’Anne Girouard dite Bistet comprend les enfants suivants :
- Anne
épouse d’Eloi (Joseph) LeBlanc
- Placide
époux de Blanche (Benj.) Allain
- Modeste
épouse de Bélonie (Benj.) Allain
- Agnès
épouse de Joseph (Paul) Mazerolle, baie de Winds
- Adélaide
épouse de Béloni (Jean) Savoie
- Moïse
époux de Marguerite (Louis) Allain
- Marie-Rose
épouse d’Olivier (Charles) LeBlanc
- Marguerite
non mariée
- Pierre
époux de Marie Allain
- Natalie
épouse de Jérome Meunier, Bouctouche
- Brigitte
épouse de Simon (Charles) LeBlanc
- Thomas
époux de Marie (Michel) Cormier, Bouctouche
La famille Girouard était originaire de Paris et vint à Port-Royal en 1642. Le premier du nom, François-Jacques Girouard est la souche de cette famille en Acadie. L’un de ses fils nous intéresse tout particulièrement. Paul-Gervais naquit en 1744 à Connecticut et se trouva à Halifax en 1768; il était alors marié à Geneviève Therriault. De Halifax, le futur colon de Bouctouche se rendit à Menoudie où il passa nombre d’années; il vint ensuite à Petitcoudiac d’où il se rendit à Bouctouche, entre 1792 et 1795.
Il eut douze enfants dont quatre fils qui tous firent souche. Six de ses enfants épousèrent des Cormier, enfants de Jacques et d’Osithe Pothier. (Ce Jacques habitait la pointe où fut construite la première église de Bouctouche, soit la pointe à Jacquot.)
Un des Girouard, dit Gistet, essuya une expérience assez extraordinaire. Le 28 juillet 1755, le gouverneur Lawrence de Halifax décida définitivement de chasser les Acadiens; le 11 août, il convoqua les paisibles habitants au fort Beauséjour et 250 hommes furent mis en prison. Les femmes et les enfants avaient de la difficulté à leur rendre visite; elles allaient plusieurs ensemble et apportaient des vivres et parfois des habits de femme dont se servirent les prisonniers pour s‘évader. Or, 86 prisonniers firent un trou dans les murs du cachot et s‘échappèrent par cette ouverture si petite, qu’un Anglais essayant de vérifier le fait, s’y glissa et y périt. Au nombre de ces évadés, nous comptons le vieux Girouard, dit Bistet, et Michel Bastarache (dit O’Bask), époux de Marguerite Gaudet.
Le fondateur de la famille Brault s’appelait Vincent; il vint s‘établir à Port-Royal vers 1650 à l‘âge de 19 ans. Il épousa Marie Bourc (Bourque) venue de France avec son père et sa mère en 1642. En 1755, Pierre Breault, époux d’Anne LeBlanc (voir différence d’orthographe des Archives), est établi à la Rivière aux Canards d’où il est expulsé. Les documents de la Session, recueillis par Placide Gaudet, donnent certains détails personnels au sujet de ce Pierre exilé – sa triste situation, sa pauvreté, ses misères. Deux de leurs enfants, Joseph âgé de 49 ans, veuf d’Elisabeth Thibodeau et Aman, marié à Madeleine Dupuis, semblent, à leur retour d’exil, avoir été les pionniers du nom de Breau dans notre région.
Certains points d’intérêt sur les Bastarache
Jean, époux d’Huguette Vincent, souche de cette famille en Acadie, est mort en 1733. Il était surnommé Basque et aussi Au Basque parce qu’il venait du pays basque (France). Leurs descendants Pierre et Michel, avec une douzaine d’autres Acadiens du nom, avaient été déportés à la Caroline du Sud. Avec la permission des autorités américaines, ils entreprirent de retourner à leur chère Acadie en 1756. Le trajet fut fait à pied à travers les bois. À leur retour, ils furent faits prisonniers par les Indiens et auraient certainement péri sans l’intervention d’un traiteur français. Dans les Archives, nous lisons «Michel O’Bask, son frère Pierre, douze autres déportés acadiens ont marché à travers les bois depuis la Caroline du Sud, d’autres disent depuis la Nouvelle-Orléans, jusqu‘à la tête du fleuve St-Laurent et de là se sont rendus en canot jusqu‘à Cumberland où se trouvaient leurs femmes, leurs familles et leur terre natale.» (Par Cumberland, il faut entendre les comtés de Westmorland et Cumberland, en Nouvelle-Ecosse).
Ce Pierre Bastarache est le père de nos fondateurs Isidore et Joseph; c’est avec eux qu’il vint mourir à Bouctouche. Les fils de Joseph sont venus au fond de la Baie, Adolphe à Fabien, Moïse O’Bask, Adélard et Albert sont tous descendants de cette branche. Quant à Isidore, la tradition nous dit que n’ayant pu signer son lot, ses enfants prirent concession ailleurs et la terre paternelle passa à Peter Smith du Massachusetts.
C’est vers les 1830 que les familles irlandaises et anglaises vinrent dans la paroisse et occupèrent les terres défrichées par les ancêtres; c’est ainsi que nous retrouvons les Barnes, les Ryan, les Smith, les Douglas, Horatio Smith, qui construit un magasin, Gladstone qui en bâtit un deuxième. Michel O’Bask, fils d’Isidore prit possession de la ferme actuellement occupée par Camille à Daniel, et Joseph était au bout du chemin de fer chez Eddy à Octave.
Notes recueillies auprès de Calixe à Édouard à Laurent à François LeBlanc (qui demeure au fond-de-la-Baie)
Monsieur LeBlanc se rappelle fort bien des garçons de François le fondateur : Simon, Pierre et Jean ainsi que des enfants de Charlitte, Simon et Clothilde, grand’mère du Père Désiré Allain, curé de Bouctouche.
Une note au sujet des Richard : On nous dit que Joseph, marié à Henriette, fille d’Isidore Bastarache, aurait voulu suivre les premières familles; il essaya de défricher le «mocoque» mais sans succès. Ce lot se trouve actuellement au garage Nowlan. Ce Joseph Richard se retira à Cocagne où il prit souche.
Pour corroborer les notes généalogiques, Monsieur Calixte nous dit qu’Hélène Breau, (Bro), femme de François était si forte qu’elle aurait porté sur son dos à travers les bois un pot grand assez pour tenir un «quart d’eau.»
De plus, il nous indique les emplacements actuels des premiers défricheurs : Simon Desroches (Aquila Berthe), Jean Desroches (Justin Bastarache), Julien Collet, (ferme des Religieuses), Jacques Cormier (pointe de l‘Église), André à François LeBlanc (Hervé Michaud, M.P.).
D’autres familles suivirent de près les fondatrices. D’après l’histoire, Bouctouche reçut, vers 1790, de nouvelles recrues : Louis Girouard, dit Bistet, marié à Osithe Pothier; Paul-Gervais Girouard marié à Madeleine Thériau, Joseph LeBlanc frère de Charles, marié à Elizabeth Landry, Jean Desroches marié à Esther, fille de Pierre Bastarache et de Marguerite Gaudet; Julien Collet, marié à Rosalie Thériault; Louis Allain, marié à Marie Richard; Pierre Allain, marié à Henriette à Paul Babin; Benjamin Allain, marié à Isabelle LeBlanc; Jean-Baptiste Allain, marié à Marie LeBlanc; Jean Savoie, marié à Marie Allain, soeur des précédents; François Richard, dit Jani, marié à Judith Allain. Les descendants de ces familles, avec les Savoie, Allain, Jaillet et Collet, forment la majeure partie des anciennes familles de Bouctouche.